mardi 25 mai 2010

Le temps du loup (Thomas Kanger)

Cold case à Stockholm.

Bulletin météo : la déferlante nordique qui envahit le rayon polars continue(1) !
Allez encore une louche de ragoût d'élan aux airelles : on en parlait il y a quelques jours seulement.
Encore un suédois : Thomas Kanger !
Et encore un nouveau venu en français même si la série des enquêtes d'Elina Wiik est déjà traduite dans de nombreux pays.
Et oui, comme avec Kjell Erkisson dont on parlait il y a quelques jours, il s'agit cette fois encore d'une fliquette.
Dans ce Temps du loup, Elina entend rouvrir un vieux dossier qui arrive à quelques jours seulement de la prescription. Le compte à rebours est lancé et elle part sur les traces d'une jeune femme, Ylva, retrouvée morte en pleine forêt 25 ans plus tôt (à quelques jours près donc !), à moitié bouffée par les loups, après avoir mis au monde une petite fille ...
Pendant ce temps, au fil de l'alternance des chapitres, on suit la quête d'une jeune fille de 25 ans, Kari, dont on se doute bien évidemment qu'elle est la fille d'Ylva ...
Les deux histoires se cherchent, se croisent et finiront bien sûr par se rencontrer, après quelques flash-backs dans les années 70 de la Suède ...
Un bouquin très "polar" (très enquête policière), plus que ceux auxquels nous avaient habitués jusqu'ici les auteurs nordiques.
Mais avec un personnage attachant : cette commissaire Elina Wiik qui bosse au commissariat de Västerås, dans la grande banlieue de Stockholm, ce qui nous vaut quelques pages savoureuses sur la rivalité entre "ceux" de la grande ville et les bouseux de la campagne !
Elina a une vie personnelle un peu compliquée (faut bien, pour l'histoire !) et des relations un peu agitées avec sa hiérarchie, comme ici avec Jönsson, son patron de Västerås :

[...] - Je viens d'avoir un coup de fil d'un certain intendant Klinga, de Stockholm. Ça te dit quelque chose ?
Elina évita de lui répondre et prit un air innocent. Jönsson la pointait de l'index ; il bouillonnait de rage et ne parvenait plus à articuler le moindre mot. Il lui fallut plusieurs secondes pour se maîtriser.
- Ledit intendant pense que ce serait une bonne idée que toi - toi précisément - tu t'occupes d'une affaire sur le point d'être prescrite. Il dit que tu as fait preuve d'inventivité dans tes enquêtes et que tu es la personne qu'il faut. Il dit également que le directeur de la police judiciaire tient beaucoup à ce que l'on rouvre de vieux dossiers de meurtres. Cela prouverait que la police ne renonce jamais à chercher les auteurs de crimes particulièrement graves. Bref, pour Stockholm, c'est l'effet de pub qui prime. Peu importe que nous, nous n'ayons pas le temps de faire notre boulot.
- Il s'agit de quelle affaire ? demanda Elina.
- Ne fais pas l'idiote, Wiik. Tu sais très bien de quelle affaire il s'agit. C'est encore un de tes coups en douce. En somme, soit je te laisse t'occuper d'une vieille affaire qui n'est même pas de notre ressort, soit je dis au directeur de la police judiciaire d'aller se faire foutre.
Elle prit un air légèrement choqué.

Allez, vous reprendrez bien un peu de ragoût d'élan aux airelles ?

(1) : il y a peu de temps, on a même vu un rayon "polars polaires" dans une librairie : on est copié !


Pour celles et ceux qui aiment les fliquettes.
C'est 10/18 qui édite ces 334 pages parues en 2004 en VO et qui sont traduites du suédois par Terje Sinding.
Paul Arre en parle. D'autres avis sur Critiques Libres.

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