lundi 28 septembre 2009

L’homme qui exauce les vœux (Tarquin Hall)

Sherlock Poirot à Delhi.

On avait déjà parlé de l'Inde il y a peu avec un petit polar de Bombay Saveurs Assassines de l'indienne Kalpana Swaminathan (un peu déçus, avouons-le, par le second épisode : La chanson du jardinier).
Nous revoici en Inde, à Delhi cette fois, avec un autre petit polar sans plus de prétentions : L'homme qui exauce les voeux, de Tarquin Hall, un anglais qui vit avec une indienne.
C'est peut-être un tout petit peu moins authentiquement "indien" que les histoires de Swaminathan, mais on a préféré le roman de Tarquin Hall, sans doute justement parce que son bouquin nous est un peu plus facile et accessible.
Mais le pittoresque est toujours également au rendez-vous, l'histoire est également parsemée de mots hindis, et la vie agitée (du moins en apparence) des indiens y est également décrite avec autant de verve, de saveur(s) et d'humour.
Là où Swaminathan mettait en scène une enquêtrice façon Miss Marple qui naviguait parmi les personnages du show-biz de Mumbay, Hall nous décrit une sorte de Sherlock Poirot ou Hercule Holmes, version locale, tout aussi savoureux.
Un gros bonhomme aux bacchantes en guidon de vélo, qui ne quitte sa casquette que pour dormir (et à regret), cultive ses propres piments (n'en trouvant pas d'assez épicés), grignote en cachette de son épouse et de son médecin et qui, comment dire ?, se considère comme LE grand détective du sous-continent depuis le IV° siècle, rien de moins !
Vish Puri (L'homme qui exauce les vœux en VO) dit Chubby par ses intimes, nous est forcément sympathique, coincé entre son toubib, sa mère et sa femme Rumpi (Belle-croupe en VO !).

[...] Rumpi se serra contre lui et sentit la crosse froide du révolver contre sa hanche.
- Fais bien attention à toi, Chubby.
Puri se met à rire.
- Ne t'inquiète pas pour moi, ma chérie ! J'ai un sixième sens, quand il s'agit du danger.
- Oh, je ne pensais pas à ce danger-là ... mais plutôt au risque mortel que tu cours à te bourrer de pakoras et de saucisses au poulet !

L'intrigue est plutôt bien ficelée et l'on y découvre la corruption qui gangrène la police et la justice indienne, entre deux enquêtes pré-nuptiales qui sont le pain quotidien et pittoresque de l'agence de détectives Most Private Investigators de Vish Puri (tiens ... sagesse bouddhique ? les détectives indiens enquêtent avant, pour le mariage et non pas pour le divorce ... !).
Même si la littérature indienne a encore du mal à nous emballer, on se laisse aisément emporté le temps de cette petite excursion à Delhi jusqu'à ce que le pouvoir légendaire de déduction de Chubby finisse par démêler avec doigté les fils de toutes ces intrigues.


Pour celles et ceux qui aiment les voyages exotiques.
10/18 policier édite ces 316 pages en poche qui datent de 2008 en VO et qui sont traduites de l'anglais poar Anne-Marie Carrière.
La librairie des cinq continents en parle ainsi que Belle de nuit. D'autres avis sur Critiques Libres.

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