jeudi 17 avril 2008

Une simple chute (Michèle Lesbre)

Faux polar mais vrai roman.

On s'était à peine relevé du Canapé rouge, roman enchanteur, que l'on découvre à nouveau le nom de Michèle Lesbre sur d'autres bouquins de poche au rayon ... polars de la Fnac !
Étrange coïncidence (sans doute dûe au succès du Canapé qui permet de rééditer les bouquins de la dame en poche).
Alors que fait donc Une simple chute au rayon polars ?
Ah oui, dans les dernières pages il y a bien la police qui débarque chez le héros, après un crime peut-être, peut-être ...
Les polars ne sont pas d'un genre mineur (loin de nous cette affreuse pensée !), mais, lecteurs peu curieux, ne vous laisser pas rebuter par cette étiquette sous peine de passer à côté de ce qui sera peut-être bien l'auteure de l'année (enfin, découverte cette année).
Inversement les amateurs de polars pourront ainsi apprécier une très très belle plume.
Mais reprenons la transition avec Le canapé rouge, puisque cette autre histoire, cette autre rencontre, se passe à nouveau ... dans un train !
Certes on ne voyage pas si loin cette fois, puisqu'il s'agit d'un train de province bien de chez nous.
Le voyage en train, parenthèse dans la vie, est décidément un prétexte à de singulières rencontres.
Ici le héros prêtera l'oreille à une étrange dame qui semble bien partie pour lui raconter sa vie.
Ulysse qui écoute le chant d'une sirène ... et comme chacun sait (sauf notre héros) il ne faut pas écouter la sirène ...
[...] J'ai failli la prendre dans mes bras, mas j'avais peur qu'elle ne comprenne pas pourquoi. L'émotion me rend toujours maladroit.
Elle avait tué un homme. J'avais beau me répéter ces mots, je ne parvenais pas à leur donner autant d'importance qu'il aurait fallu.
Cela ne changeait rien, j'avais envie de la connaître d'avantage. Je ne m'étais jamais senti aussi proche de quelqu'un, aussi complice.
Roman à suspense donc (plutôt que véritable polar, il n'y a pas d'enquête) que l'on dévore parce qu'on est curieux, parce que, bien confortablement assis dans notre canapé (rouge ou pas), on peut écouter sans danger le chant de la sirène ...
L'écriture de Michèle Lesbre fait le reste.
Tout en douceurs, en confidences, rare moment.
Ce bouquin (en format poche) est peut-être plus facile d'accès que Le canapé rouge et offre une belle porte d'entrée dans l'univers de cette auteure.

Pour celles et ceux qui aiment (encore) voyager en train.

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