jeudi 20 décembre 2007

Insoupçonnable (Tanguy Viel)

À mali, malin et demi.

Hélas, mauvaise pioche avec Tanguy Viel et son roman Insoupçonnable (enfin 1 sur 26, on n'a pas eu à se plaindre cette année !).
L'histoire est a priori séduisante qui est celle d'une machination ourdie par un couple d'arnaqueurs à l'affût d'un riche héritier et d'une rançon.
[...] Cela, je ne sais pas ce qui t'a pris, Lise, ce qui a traversé d'un point à un autre ton esprit ce jour où tu m'as présenté Henri, quand au lieu de tout ce qui était prévu et parfait elle a dit : Je te présente mon frère. Elle ne devait pas dire ça, elle devait dire «je te présente un ami», elle a dit «mon frère».
Mais ces deux faux-frère et soeur trouveront plus retors qu'eux mêmes et le crime ne sera pas parfait ...
[...] Je listais chaque détail comme au supermarché on raye une par une les courses faites. 
Disparition du corps, fait. 
Vêtements sur la plage, fait. 
Nettoyage de la voiture, fait. 
Ramassage des billets blancs, fait. 
Alors est-ce que c'est aussi comme au supermarché quand, même avec une liste et la meilleure volonté, on rentre chez soi et il manque obstinément quelque chose ?
Sauf que l'on ne croit pas un instant à ces personnages, froids et distants.
Ni à cette rocambolesque histoire, brillant exercice de style intellectuel mais sans plus.
Et pour ce qui est de l'exercice de style, Tanguy Viel s'en donne à coeur joie : sa prose est du même tonneau que les auteurs à la mode comme Barbery ou Claudel.
Il y a de la phrase (en longueur) et de la virgule (en quantité) !

Pour celles et ceux qui aiment les exercices de style. 
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